Autonomie énergétique : Fabrice André (dans l'alpe d'huez)

La Télé Française FR3 régional (télévision d’état) a osé l'impossible… présenter un journal télévisé de la mi-journée à 2000 mètres d’altitude dans un  refuge situé au col de  Sarenne.

http://www.dailymotion.com/video/xhpd7g_maison-refuge-autonome-moteur-surnumeraire-fabrice-andre_webcam(désolé je n'arrive pas à insérer les vidéos de Dailymotion)

La particularité de ce lieu, c’est qu’il est  alimenté par des énergies libres et propres.

 

FR3 y a branché son camion satellite, ses caméras et équipements .

 

L'initiateur de de projet est Fabrice André , ingénieur agronome, 17 brevets à son actif qui a créé ce lieu de ses petites mains, il y a environ dix ans.

 


Il a créé un bâtiment à 2000 mètres d’altitude entièrement alimenté par un  "melting-pot" d'énergies libres

En effet, pour produire son électricité, son eau chaude, son chauffage, le refuge est entièrement alimenté par une variété de sources d’énergies libres gratuites :

le solaire (photovoltaïque),  

le vent (énergies éoliennes à géométrie variable),

l’hydraulique (eau).

Enfin, la combustion des déchets par gazéification et…un moteur dit à "mouvement sur-numéraire".

L’originalité du dispositif réside dans le fait qu’une carte électronique gère les flux entrants et sortants permettant de sélectionner les sources d’énergie en fonction de la météorologie du jour : Par exemple lors d’une journée ensoleillée et ventée, l’éolien et le solaire seront sélectionnés automatiquement par le dispositif électronique.

Fabrice André considère que c’est la réunion et la juxtaposition des énergies naturelles qui,  en l’état actuel des connaissance peuvent permettre d’avoir un lieu d’habitation 100% autonome sur le plan de la production d'énergie.

 

Dans son cas ce n'était pas gagné  dans la mesure où le bâtiment est situé à une altitude élevée (2000 m) où les conditions climatiques sont particulièrement difficiles puisqu'on ne compte que 100 jours hors-gel par an.

 


 

Le moteur est un moteur à "dégravitation magnétique" (aimants) dit « surnuméraire »

 

Son  principe: Le moteur consomme en entrée entre 200 et 750 Watt et il permet de récupérer à sa sortie entre 14 et 90 Kwatt. Le différentiel étant de l’Energie totalement Libre et propre

 

Le pionnier de la recherche sur ce moteur est Léon Raoul Hatem, dit "l'horloger de l'univers" agé aujourd’hui de 80 ans. C’est le père de Frank Hatem (chercheur en sciences humaines). Mr Hatem Père a réalisé un prototype de moteur à base d’aimants, utilisant le champ électro-magnétique (que votre serviteur a  d'ailleurs pu voir de ses grands yeux ébahis à plusieurs reprises.)

 

Son idée est entre autre chose de pouvoir recharger les batteries des voitures pendant qu’elles roulent puisqu’elles tournent en synchronisme grâce à leur moteur à base d’aimants. Cela éviterait les stations de recharge électrique que l’on connaît en utilisant les énergies propres et les forces produites naturellement par l’univers.

 

Le refuge est en évolution constante explique Fabrice André  sur son site Internet:

 

"…Nous avançons à grand pas vers notre nouveau moteur…puis on attaquera la phase de tests et on lancera le prototype très rapidement à l'usage de chacun en invitant les gens voltmètre en main pour mesurer par , eux-mêmes la puissance développée et la puissance fournie…."

 

Selon Fabrice, dans un avenir proche, un habitant d’un quartier qui habite une maison autonome pourrait alimenter en périphérie tous les riverains.

 

Ce serait une solution formidable pour les pays emergents où n’existe la plupart du temps aucun réseau éléctrique construit ou digne de ce nom.

 

D’autres sources d’énergie libres sont disponibles à l'heure où nous mettons sous presse,  tel le moteur à mouvement perpetuel et l’hydrogène avec la pile à combustible.

 

Situé tout près du col de la Sarenne, le refuge du même nom a été créé en 2003 par Fabrice ANDRE et sa compagne Catherine BERGIRON. Cet ingénieur, issu du domaine de la veille technologique autour des énergies renouvelables, a choisi de monter il y a 5 ans ce projet qui a abouti au premier bâtiment à énergie positive d’Europe situé à plus de 2000 m d’altitude. Il propose des applications innovantes à base de solutions assez peu connues, mais qui gagnent à l’être !

 

Introduction

Cette article inaugure une nouvelle catégorie qui me tient à coeur depuis un moment : l’autonomie énergétique. Outre le fait que c’est un rêve que nous allons concrétiser avec Nathalie lorsque nous nous installerons (enfin) dans notre petit bout de paradis (pas encore trouvé :) ), c’est un sujet qui intéresse de plus en plus de monde du fait des prix galopants de l’énergie, sous toutes ses formes. L’actualité nous montre que ce n’est pas près de s’arrêter ! Nous publierons ici toutes nos recherches, trouvailles, idées… dans ce domaine. Pour en revenir au refuge de la Sarenne, c’est l’endroit idéal pour étrenner cette catégorie… Jugez plutôt !

Un mix énergétique varié : c’est la clé

Fenetre du refuge de SarenneLe refuge du col de la Sarenne, c’est moins de 100 jours hors gel par an, une capacité d’accueil de 17 personnes le tout en autonomie énergétique totale et alimentaire partielle. Pour réussir ce tour de force, Fabrice ANDRE joue la carte du mix énergétique varié : aux classiques panneaux solaires photovoltaïques pour l’électricité (22 m2 produisant 3300 kWh/an) il ajouté les systèmes suivants :

  • Une éolienne à géométrie variable : à axe vertical, elle a la particularité d’avoir une voilure adaptée à la force du vent. Plus le vent est fort, moins la voilure est importante, permettant ainsi d’assurer une vitesse et un couple les plus constants possible et ce sur une large plage anémométrique. La vraie innovation dans ce cas est moins visible, puisqu’elle réside dans l’alternateur : Fabrice ANDRE et son équipe ont développé, en partenariat avec plusieurs sociétés, un alternateur qui s’adapte au couple et à la vitesse de rotation disponibles en entrée afin d’offrir le meilleur rendement. Techniquement, ce tour de force est réalisé principalement avec un couplage adaptatif (pour ceux qui ont fait de l’électrotechnique, l’alternateur choisit le couplage triangle ou étoile, en fonction des conditions) ainsi qu’avec un entrefer variable pour influer sur l’intensité en sortie du stator. Cette éolienne, assez compacte, développe 1kWh à l’année.
  • Une micro-turbine : dans une logique de récupération et de stockage des surplus, l’énergie « en trop » fournie par les panneaux solaires photovoltaïques alimente une pompe, qui remonte de l’eau dans un bassin de stockage situé quelques 140 m plus haut. La suite, vous la connaissez : lorsque le soleil est un peu faiblard, de l’eau est lâchée vers la turbine qui fournit une partie de l’énergie électrique.
  • Un moteur Stirling : lorsque la retenue d’eau est gelée, c’est la chaudière qui joue le rôle de source chaude pour un moteur Stirling de 6kW (par cogénération). Un article sur ce moteur étonnant arrivera bientôt.
  • Un moteur à dégravitation magnétique : l’un des derniers nés de la panoplie de Fabrice, ce moteur tout simplement génial utilise la gravitation magnétique générée par des aimants permanents pour décupler de façon spectaculaire une puissance d’entrée. Jugez plutôt : avec un moteur de 700W alimenté en permanence, cette machine produit… 14 kW !!!!! C’est ce que l’on appelle un système surnuméraire : c’est l’une des approches les plus « réalistes » possible d’un système à mouvement perpétuel (a priori impossible du fait des pertes par frottements). Le moteur en entrée joue le rôle de la puissance continuellement apportée pour entretenir le système. La puissance de sortie permet largement d’alimenter l’entrée, et le cycle continue ainsi… A venir, des expérimentations de notre part sur ce sujet.

Ce n’est pas fini ! Au niveau production thermique, voici les trésors que recellent la bâtisse :

  • 17 m2 de panneaux solaires thermiques : couplés à l’intensité du rayonnement plus importante due à l’altitude, ce système fournit 60% des besoins en eau chaude sanitaire et en chauffage du bâtiment. Au printemps, le surplus de chaleur généré par ces panneaux réchauffe un plancher chauffant original puisqu’il est situé à 25 cm sous… le potager. Cette chaleur aide les légumes à sortir de terre, pas facile à 2000 m d’altitude.
  • Chaudière à double combustion : dite à gazéification, cette chaudière comprime les fumées pour élever la température de combustion (la compression entraîne la montée en température, du au respect de la loi des gaz parfaits : PV = nRT) jusqu’à 1600 °C. La forte température de combustion (couplée à un filtrage fin des fumées) permet de transformer tout type de déchets en combustible : bois, mais aussi carton, papier, plastique et d’autres déchets du refuge.
  • Un poêle à bois de 20 kWh : dans la salle commune du refuge.
  • Un système de stockage de la chaleur : dans la cuve de 9000L, un système de stockage permet de stocker les calories supplémentaires. Il utilise une solution aqueuse (200L sur les 9000L) dite « à changement de phase ». C’est exactement le même phénomène thermodynamique utilisé dans une pompe à chaleur. A base de sel, cette solution permet d’augmenter les capacités de stockage calorifique de la cuve en se liquéfiant quand la température de la cuve dépasse 95°C. En-dessous de cette température, la solidification de la solution est exothermique (dégage de la chaleur) et contribue à réchauffer la cuve. Note : ce qui arrive cycliquement puisque l’équation de la chaleur, qui explique une partie de la diffusion (phénomène qui équilibre les espèces chimiques entre 2 milieux pour arriver à l’équilibre, dont les calories), montre l’aspect progressif et déphasé de cet équilibre : au moment où l’on se rend compte que l’on a « trop de chaleur », même si l’on coupe toutes les sources, il fera trop chaud encore un moment. Le système décrit ci-dessus vise à récupérer cette énergie pour la réutiliser à un moment où ce sera le contraire et ainsi limiter les besoins en chauffage.

 

Notre volonté? Montrer que ça marche !

 

Intérieur du refuge de la SarenneBien qu’accueillant accessoirement des randonneurs, le but de Fabrice ANDRE est montrer que la juxtaposition de ces énergies alternatives est économiquement et durablement viable pour peu qu’elle soit faite avec du bon sens, du talent et de la mesure… La clé est là : quelles que soient les politiques qui seront menées en matières d’énergies alternatives, rien ne fonctionnera si cela ne s’accompagne pas d’une réduction drastique de nos consommations. C’est la théorie de nos amis de Negawatt… Et quoi de mieux que de produire pour se rendre compte de ce que l’on consomme et ainsi ajuster? Je sais ce que vous allez dire, et je suis d’avance d’accord : tout le monde ne peut pas être producteur, tout le monde ne souhaite pas s’encombrer ou perdre du temps à gérer des systèmes compliqués (ou même simples…)… Mais si on utilisait ce qu’on a déjà? Tous les toits des villes. Végétalisés, « éolianisés » (des solutions existent pour l’urbain)… Ou encore favoriser la recherche dans ces énergies alternatives (qui existent, comme le montre Fabrice) plutôt que d’encore et toujours abreuver la recherche nucléaire sur des centrales que l’on vend avant même d’avoir répondu à toutes les questions sur leur innocuité (EPR) et sur de la fusion qui rendrait de l’énergie gratuite et infinie… Si c’est possible sur le papier, on n’en a tout simplement plus le temps. Quant à l’aspect gratuit… C’est nous les écolos que l’on accuse de  rêver??? Ce sera tout sauf gratuit. Alors qu’une volonté de revenir à une multitude de micro-points de production nous amènerait doucement sur le chemin de l’autonomie… Et de la liberté qui va avec !

 

Plus d’infos sur le refuge de Fabrice, notamment un JT régional de France 3 qui a été tourné en autonomie dans le refuge.