Kembs : EDF lance une centrale hydroélectrique de dernière génération

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Crédit photo : segolene fausten

Jeudi 20 octobre dernier, EDF a officiellement mis en service un nouvel aménagement hydroélectrique à Kembs, dans le sud du Haut-Rhin, en aval du port de Bâle. Une inauguration qui fait suite à quatre ans de travaux qui auront nécessité un investissement de plus de 50 millions d’euros de la part de l’électricien tricolore.

Cette installation hydroélectrique dernière génération illustre parfaitement les impératifs qui découlent de la transition énergétique : les nouvelles infrastructures de production électrique devront désormais être de nature à satisfaire les besoins énergétique de notre pays, tout en préservant la qualité de l’environnement.

Favoriser la préservation des écosystèmes du Rhin…

L’aménagement hydroélectrique de Kembs, dont la construction s’est déroulée entre 1928 et 1932, est l’un des premiers à avoir été mis en service sur le Rhin. Il est constitué d’un barrage en charge d’alimenter en eau le Grand Canal d’Alsace, sur les rives duquel se trouvent quatre centrales hydroélectriques, dont la centrale actuelle de Kembs, d’une puissance de 160 MW. En 2010, au moment du renouvellement de la concession de Kembs, les ingénieurs d’EDF proposent de rénover l’ensemble du site grâce à un processus inédit qui allie impératifs industriels (renforcer la production électrique) et environnementaux (préserver la faune et la flore du Rhin).

 

Le projet visait notamment à renforcer les performances de l’aménagement hydroélectrique actuel de Kembs, tout en assurant la restauration des milieux naturels alsaciens. Dans le cadre de la contribution d’EDF à la Stratégie Nationale pour la Biodiversité, le chantier est conçu de manière globale : la conception du projet industriel est étroitement liée à la définition des mesures environnementales de compensation et d’accompagnement.

La première phase du projet a été d’augmenter, grâce à une partie de l’eau du Grand Canal, le débit du Vieux Rhin à 52 mètres cubes d’eau par seconde en hiver et jusqu’à 150 mètres cubes par seconde en été (débit dit de réserve) afin de l’adapter aux conditions de vie et de reproduction de la faune qui y réside. Proposée par EDF, cette mesure a été complétée par des travaux visant à compenser le déficit en gravier du Vieux Rhin : une digue a notamment été détruite afin de permettre une érosion maitrisée des berges.

 

… tout en renforçant la production hydroélectrique alsacienne

 

Ces aménagements ont cependant entrainé une baisse conséquente du débit du Grand Canal d’Alsace et, par conséquent, réduit les volumes d’électricité issus des centrales situées en aval (un déficit estimé à 110 GWh d’électricité par an). La construction de la nouvelle centrale K vise à compenser une partie de ce manque : constituée de deux turbines à axes horizontaux d’une puissance unitaire de 4,2 MW, elle permettra en effet de produire chaque année 25 GWh d’électricité de manière totalement respectueuse de l’environnement.

Soucieux d’assurer la continuité piscicole du Rhin, les ingénieurs d’EDF ont, dès la conception de la centrale K, prévue des ouvrages de montaison et dévalaison, tels que des passes à poissons et à castors. De plus, pour alimenter cette nouvelle unité de production renouvelable, l’électricien tricolore a procédé à la renaturation de plus de 100 hectares de terres agricoles sur l’île du Rhin et, notamment, la remise en eau d’un ancien bras du Rhin baptisé Petit Rhin. Un chantier de restauration qui reste aujourd’hui unique en Europe.

 

Cette centrale hydroélectrique nouvelle génération vient donc s’ajouter aux autres unités de production installées le long du Rhin. L’ensemble de ces centrales totalise une puissance installée de 1.450 MW, pour une production électrique annuelle moyenne de 8,5 TWh.

 

L’excellente santé de la filière hydraulique

 

La filière hydraulique est la première source d’énergie renouvelable en Europe, propre et issue d’un processus de production qui ne génère pas de dioxyde de carbone. En mai dernier, en raison des fortes précipitations qui se sont abattues sur le pays, la production hydraulique française a atteint un record annuel de 7.188 GWh, témoignant de l’excellente santé de la filière. Afin de favoriser l’atteinte de l’objectif de doubler la puissance installée dans le domaine des énergies renouvelables, passant ainsi de 28 GW à plus de 50 GW dans le mix électrique français d’ici 2030, le gouvernement a lancé en avril dernier un appel d’offres pour le développement de petites installations hydroélectriques, l’objectif étant de renforcer et développer de nouvelles capacités de production.

 

En raison de ses caractéristiques intrinsèques, l’énergie hydraulique a donc un rôle important à jouer dans la stratégie énergétique de notre pays et dans la réussite de la transition énergétique. Face à l’engagement pris par notre gouvernement dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, il semble aujourd’hui essentiel que les acteurs du secteur fassent preuve d’innovation, pour maximiser toujours plus l’exploitation du potentiel hydraulique de l’Hexagone.

Source : http://lenergeek.com/2016/10/27/kembs-edf-lance-une-centrale-hydroelectrique-de-derniere-generation/