Le Pérou, futur exportateur d’énergie ?

 

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Crédits photo : Groupe Odebrecht

Surfant sur une croissance économique au beau fixe, le Pérou, troisième plus grand pays d’Amérique du Sud, se transforme peu à peu en champion énergétique.

Les nouvelles capacités de production installées ces derniers mois en font un des principaux producteurs d’électricité du continent et pourraient bientôt lui permettre d’exporter son excédent de production.

 

Les centrales hydrauliques péruviennes, symbole d’un secteur en plein boom

Bénéficiant des retombées positives d’une expansion économique sans pareil depuis le début des années 2000, le secteur de l’énergie péruvien connaît aujourd’hui une forte progression. Cumulés aux centrales thermiques traditionnelles, le développement des énergies renouvelables et l’exploitation croissante de son fort potentiel hydroélectrique placent le pays dans une situation des plus confortables.

« Les centrales hydroélectriques construites depuis 2009, les centrales thermiques qui fonctionnent avec du gaz et les duales (au gaz ou au diesel), plus la chute de la demande d’il y a quelques années, permettent au Pérou d’avoir un surplus d’énergie, avec une réserve assez importante », explique à l’AFP l’ancien ministre de l’Energie, Carlos Herrera. De nouvelles centrales hydroélectriques, dont celle de Chaglla, mise en service fin septembre dans la région de Huanuco, et l’installation de Cerro del Aguila, en cours de construction, permettront en effet à terme de porter la part de l’énergie hydraulique dans la production électrique du Pérou à 40 %. En 2015, l’hydroélectricité représentait 34 %, contre 63 % d’origine thermique, le reste provenant du solaire ou de l’éolien.

 

Une réserve surtout stratégique pour le gouvernement qui souhaite se prémunir contre toute hausse intempestive de la demande d’énergie. « Je pense que nous ne devons pas cesser d’investir dans (le secteur de) l’énergie (…) Car si nous avons un surplus aujourd’hui, dans deux ou trois ans, on pourrait être en manque », ajoute Carlos Herrera.

 

Une stratégie de développement favorable à l’exportation

 

Le gouvernement n’entend donc pas s’arrêter en si bon chemin et prévoit de poursuivre ses investissements quitte à exporter l’énergie produite en surplus. A ce jour, le Pérou dispose d’une puissance installée de 12.189 MW selon les données du gouvernement. Or, le pays ne consomme au maximum que 6.600 MW environ, et la croissance moyenne de la demande estimée à 500 MW par an ne devrait pas causer de difficultés d’approvisionnement dans la décennie à venir.

Néanmoins, « tant qu’il ne sera pas clair qu’il y a suffisamment d’énergie et que celle-ci est garantie pour la consommation interne, il y aura toujours des discussions sur l’opportunité d’en exporter », juge le directeur d’Odebrecht Energie pour l’Amérique latine, Erlon Arfelli. Le pays andin, soucieux de garantir sa sécurité énergétique à long terme pourrait donc sur proposition du nouveau président, le libéral de centre droit Pedro Pablo Kuczynski, multiplier les projets énergétiques.

Le Pérou dispose encore pour cela d’un potentiel de production de 20.000 MW dans la zone andine et de 20.000 MW supplémentaires dans la jungle. Les projets envisagés ici devront toutefois surmonter plusieurs difficultés liées au coûts financiers et environnementaux de ces installations (dans la jungle notamment).

Source : http://lenergeek.com/2016/10/20/le-perou-futur-exportateur-denergie/