Scop Ecosec, vers des toilettes sèches publiques ?

Implanter des toilettes sèches publiques à l’intérieur des grandes agglomérations urbaines, voilà le défi que se sont lancés 4 montpelliérains!

Un des objectifs principaux du projet de toilettes sèches publiques de la jeune scop Ecosec est de s’attaquer au problème de l’eau en préservant cette ressource fragile. Benjamin Clouet, Bernard Caille, Nicolas Bulferetti et Vincent Le Dahéron, les fondateurs du projet, sont partis du constat que dans les pays dits développés, 20% de l’eau potable est gaspillée dans les toilettes.Une Scop française propose de révolutionner nos toilettes

Cette eau est polluée et nécessite un traitement. Parallèlement, la France importe de l’azote et du phosphate en agriculture pour fertiliser ses sols.

 

Une solution ? Proposer des toilettes sèches publiques à grande échelle dans les lieux publics et récolter l’urine pour la valoriser et la transformer en fertilisant, utilisable en agriculture.

Pour mener à bien ce projet, les quatre fondateurs ont mis en commun leurs différentes compétences, unis autour de l’envie de préserver nos précieuses ressources en eau. C’est aussi que les premiers prototypes de toilettes sèches publiques d’Ecosec ont vu le jour et sont implantés dans la ville de Montpellier.

 

Ces toilettes sèches sont de larges cabines répondant au confort moderne (accessibilité, propreté, sans odeur) pour tordre le cou aux idées préconçues concernant ce genre d’installation. Ces toilettes sèches sont conçues en collaboration avec des entreprises locales et dans le respect de l’environnement. Elles sont autonomes en énergie grâce à des panneaux solaires. La scop aimerait à terme employer des personnes en insertion professionnelle pour inclure une dimension sociale à ce projet.

Un système ingénieux permet de récolter à part matière fécale et urine pour que cette dernière puisse être exploitée soit directement sur place dans des mini-stations d’épuration soit récoltée et utilisée comme engrais. Ecosec travaille sur ce sujet des engrais verts avec des partenaires locaux pour pouvoir exploiter ce fertilisant naturel à plus grande échelle.

 

Source : http://www.toutvert.fr/toilettes-seches-publiques/

 

On le répète souvent : les pays développés consomment beaucoup plus d’eau potable que de raison, surtout au vu des inégalités d’accès à cette précieuse denrée à travers le monde. Les français consommeraient en effet plus de 135 litres d’eau par jour, dont, parmi eux, 20% (soit 27 litres) exclusivement destinés à leurs sanitaires ! Devant ce constat alarmant, l’entreprise coopérative Ecosec a décidé de créer une nouvelle génération de toilettes publiques de type « sèches ».

 

Qui a dit que les toilettes sèches étaient réservées aux écologistes radicaux, loin dans la campagne ? Certainement pas ces Montpelliérains à la l’origine de la Scop Ecosec. Une coopération fondée en 2015 spécialisée dans les toilettes sèches adaptées à la ville. Ses deux fondateurs, Bernard Caille et Benjamin Cloueteux, tirent leur projet de divers constats environnementaux assez alarmants concernant notre gestion de l’eau. De plus, le collectif n’a pu que constater la dégradation progressive des cours d’eau et des nappes phréatiques françaises due à la pollution. Sur base de ces observations, l’équipe d’Ecosec s’est donc donné pour objectif de révolutionner notre vision des toilettes publiques en proposant des toilettes sèches sans sciure et sans odeurs nauséabondes, où les matières récoltées seraient automatiquement acheminées vers un réservoir de compost intégré à la structure.

 

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Leur premier prototype fut installé et testé au Zoo de Montpellier l’année dernière. Fruit de plus d’un an de travail, leur cabine en fibre de lin 100% naturel, entièrement autonome et démontable rapidement, fut un succès immédiat. Particulièrement adapté à un usage extérieur, tel qu’une utilisation urbaine ou lors de festivals, ce concept de toilettes « propres » est assez ingénieux : chacun fait ses besoins normalement, mais lorsqu’on tire la chasse – en appuyant sur une pédale – c’est un tapis roulant mécanique qui fait descendre la surface sale pour en remonter une propre. Les nutriments contenus dans l’urine et les matières fécales servent ensuite de compost pour faire de l’engrais naturel.

« L’idée est de récupérer les urines stériles, c’est-à-dire qui n’ont pas été en contact avec les matières fécales, et de les réutiliser pour l’agriculture. Nous avons un partenariat avec l’organisme montpelliérain de recherche Irstea, qui a mis à notre disposition une parcelle agricole d’une centaine de mètres carrés pour tester le dispositif » , expliquent les concepteurs. L’institut partenaire d’Ecosec et spécialiste de la réutilisation agricole des eaux usées, propose une batterie de tests sanitaires et agronomiques. Un réseau d’irrigation au goutte à goutte, enterré pour fertiliser des plantes ornementales et potagères à 20 cm de profondeur, a été intégré au système pour démontrer le potentiel fertilisant des urines ainsi que leur pouvoir d’accélération de compost. Après évaporation de l’eau par distillation, l’entreprise obtient un engrais qui contient 100% des nutriments de l’urine dans un volume extrêmement réduit.

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De plus, le système de « chasse d’eau » peut fonctionner sans électricité, sans raccordement à l’eau ni même sans raccordement au réseau d’évacuation des eaux usées, ce qui permet une totale autonomie et un placement libre n’importe-où. Des panneaux solaires sont tout de même installés sur le toit, tout comme une batterie, afin de fournir l’électricité nécessaire à la cabine pour être éclairée la nuit et faire fonctionner sa porte automatique. Les cabines sont également équipées d’un puissant système de ventilation mécanique, permettant d’évacuer les odeurs

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L’équipe prévoit également de développer l’emploi local en travaillant avec des associations de réinsertion, pour laver les cabines de 5 à 7 fois par jour. Elle aimerait aussi mettre au point une véritable économie circulaire, en utilisant notamment l’engrais produit par les urines pour faire pousser les plantes qui serviront par la suite à fabriquer les produits d’entretien et les savons utilisés dans les cabines. Enfin, si la Scop Ecosec est déjà soutenue par plusieurs municipalités, comme la ville de Montpellier, la mairie de Paris prévoirait également de se munir de quelques cabines dans la capitale.

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Trois modèles sont actuellement proposés par l’entreprise, qui privilégie un design moderne et épuré, loin de notre vision classique des toilettes publiques traditionnelles. Présentées lors de la COP21, les toilettes Ecosec ont pu bénéficier d’une exposition remarquée sur le bassin de la Villette.

Ces toilettes 2.0 sont donc une véritable innovation concrète et positive pour l’environnement signée d’une toute jeune équipe française. Espérons qu’elles verront progressivement le jour dans nos paysages urbains. D’ici là, si vous avez besoin, vous pouvez vous renseigner directement sur le site d’Ecossec.

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Source : https://mrmondialisation.org/une-scop-francaise-propose-de-revolutionner-nos-toilettes/