L’agriculture bio est plus rentable et génère plus de revenus pour les agriculteurs même sous les tropiques!

D’après une étude faite par l’Institut de recherche suisse de l’agriculture biologique (FIBL), l’agriculture biologique présente des rendements comparables à l’agriculture traditionnelle et, en plus, elle génère des revenus plus importants pour les paysans.

 

En résumé, grâce à des produits intrants peu coûteux et à des prix de vente un peu plus élevés, un agriculteur bio kényan peut voir ses bénéfices augmenter de 63 % dès la sixième année !

 

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Une étude à long terme menée par l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) au Kenya a clairement montré que non seulement l’agriculture biologique produit des récoltes comparables mais qu’elle génère également des revenus supérieurs pour les agriculteurs par rapport aux méthodes traditionnelles.

 

Dans le cadre du projet SysCom POR, James Kuria Mwangi, un petit paysan du village de Karinga situé au centre du Kenya, teste sur son exploitation divers mélanges d’engrais avec des compositions différentes. L’objectif de ces essais est d’optimiser le rendement des récoltes en réduisant au maximum les apports de phosphate de roche. Ce dernier doit être importé depuis l’étranger et est de ce fait très onéreux. (Photo: Peter Lüthi, Biovision)

 

Initiée en 2007, cette étude est menée depuis 10 ans à Thika et Chuka avec la collaboration de partenaires locaux. Elle contredit le mythe selon lequel l’agriculture biologique requiert plus d’espace pour produire des récoltes similaires. Avec des coûts d’intrants plus faibles pour l’agriculture biologique et des prix plus élevés sur les marchés, les revenus des agriculteurs biologiques commencent à être plus élevés au bout de cinq ans pour atteindre un bénéfice supérieur de 53 % la sixième année.

Un autre facteur important déterminé par l’étude est la meilleure fertilité des sols en agriculture biologique. En outre, l’absence d’intrants chimiques dans les systèmes d’agriculture biologique, et par conséquent de résidus chimiques nocifs, a des effets bénéfiques sur les écosystèmes ainsi que sur la santé des personnes.

 

Des études parallèles menées en Inde sur la production de coton et en Bolivie sur la production de cacao ont montré des résultats positifs semblables pour l’approche biologique. Le projet à long terme Farming Systems Comparison in the Tropics (SysCom – Comparaison des systèmes agricoles sous les tropiques) vise à apporter des preuves scientifiques sur les avantages et inconvénients des systèmes agricoles biologiques par rapport aux systèmes traditionnels. L’objectif consiste à soutenir l’élaboration de politiques et de stratégies qui favorisent l’adoption de pratiques d’exploitation durables des sols aux niveaux local, régional et international.

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L’étude montre clairement que l’approche biologique est une stratégie viable sous les tropiques, la transmission des connaissances et la formation en agriculture biologique représentant des défis cruciaux.

La Fondation Biovision, la Direction du développement et de la coopération suisse, le Service liechtensteinois de développement et le Fonds Coop pour le développement durable soutiennent financièrement l’étude à long terme au Kenya.

Outre la recherche à long terme, qui se poursuivra au moins jusqu’en 2019, l’approche de recherche collaborative dans les exploitations est utilisée pour développer et promouvoir des pratiques agricoles adaptées aux conditions locales pour une agriculture durable. Avec la participation d’agriculteurs locaux et d’autres parties prenantes, différents essais sur le terrain sont réalisés pour tester et analyser diverses pratiques innovantes dans les exploitations et les stations de recherche.

Source : https://www.humanosphere.info/2016/08/lagriculture-bio-est-plus-rentable-et-genere-plus-de-revenus-pour-les-agriculteurs-meme-sous-les-tropiques/