Des pesticides «tueurs d’abeilles» dégommés à Bruxelles: les amendes piqueront jusqu’à 100 000€

Les abeilles, mais aussi les bourdons et les papillons sont décimés par ces pesticides», qui attaquent les plantes par contamination et peuvent avoir des répercussions sur les prédateurs comme les souris ou les oiseaux.
Les abeilles, mais aussi les bourdons et les papillons sont décimés par ces pesticides», qui attaquent les plantes par contamination et peuvent avoir des répercussions sur les prédateurs comme les souris ou les oiseaux.
-Reporters / Leemage

Plusieurs pesticides «tueurs d’abeilles» seront interdits à Bruxelles dès le 1er mars 2017. Les contrevenants s’exposent à des amendes de 100.000€. Les substances visées détruisent de nombreux insectes, mais aussi leurs prédateurs.

Bonne nouvelle pour les abeilles et les amateurs de miel urbain: le Gouvernement bruxellois a validé le 26 janvier le projet d’arrêté interdisant les pesticides contenant du fipronil ou des néonicotinoïdes.

Bonne nouvelle pour les abeilles et les amateurs de miel urbain: le Gouvernement bruxellois a validé le 26 janvier le projet d’arrêté interdisant les pesticides contenant du fipronil ou des néonicotinoïdes. Dans la foulée, le programme de réduction des pesticides 2018-2022 a également été approuvé.

Les néonicotinoïdes sont une famille d’insecticides mis sur le marché dans les années 90. Ils comprennent une petite dizaine de molécules, dont 5 autorisées en Europe. Le fipronil quant à lui est une molécule généralement assimilée aux néonicotinoïdes. Il est surnommé «tueur d’abeilles». Ces substances sont surtout utilisées en agriculture et horticulture.

 

«Ces pesticides sont “systémiques”: ils circulent dans l’ensemble du végétal dès qu’ils entrent en contact avec lui», précise un communiqué du cabinet de la Ministre de l’Environnement Céline Fremault (cdH). «Ils se retrouvent dans les feuilles, racines, fruits ou grains». Ce qui veut dire en clair que vous les mangez avec vos fruits ou vos légumes.

 

Papillons, bourdons, abeilles, souris, mulots, oiseaux...

 

Outre les papillons, les abeilles et bourdons sont les premières victimes de ces produits, qui se transmettent aussi aux plantes voisines par contamination. «Ces substances se retrouvent dans le pollen et le nectar que butinent les insectes pollinisateurs». À la manière de la nicotine, ces insecticides affaiblissent le butinage et le couvain, fragilisent les abeilles face aux maladies, aux parasites et aux autres insecticides. Très vite, ces molécules peuvent causer le «syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles», qui atteignent en Belgique «l’un des niveaux les plus élevés d’Europe», pose le cabinet Fremault.

Évidemment, les prédateurs d’insectes sont touchés par ricochets. Oiseaux, souris, mulots, chauves-souris et taupes peuvent souffrir d’effets collatéraux en se nourrissant. Les vers de terre ne sont pas épargnés non plus.

Quid de la santé humaine? «De nombreuses questions se posent encore», alerte le cabinet Fremault. «Notamment leur incidence potentielle sur le système nerveux en développement chez le fœtus et le jeune enfant». Et de rappeler que l’UE a notamment interdit la pulvérisation de 3 nicotinoïdes et du fipronil en période de floraison.

C’est pourquoi ces substances seront interdites dès mars 2017 partout à Bruxelles. «Après avertissements, des amendes allant de 50 à 100 000 euros sont prévues selon la gravité de la situation», dégaine Fremault.

Source : http://www.lavenir.net/cnt/dmf20170207_00956093/des-pesticides-tueurs-d-abeilles-degommes-a-bruxelles-les-amendes-piqueront-jusqu-a-100-000eur