AD Majoris, première entreprise française à miser sur l’autoconsommation d’énergie

 

Le 28 avril 2017, le Parlement annonçait l’adoption définitive de la loi relative à l’autoconsommation d’électricité, grâce à laquelle particuliers et entreprises peuvent désormais utiliser l’énergie qu’ils produisent eux-mêmes.

Or, si plus de 14 000 usagers pratiquent déjà l’autoconsommation individuelle d’électricité en France (un chiffre en constante augmentation), aucune entreprise ne s’était encore engagée dans cette voie jusqu’à aujourd’hui.

C’est désormais chose faite à Cublize dans le Rhône, où la société AD Majoris (spécialisée dans la transformation des matières plastiques), a officialisé, mardi 11 juillet 2017, sa volonté de s’engager dans l’autoconsommation en produisant elle-même une petite partie de son électricité dès 2018.

Une première en France.

 

Un contexte favorable à l’autoconsommation

 

Plus que jamais d’actualité, la transition énergétique n’est plus l’apanage des grands producteurs d’énergie centralisés. Chacun peut désormais, s’il en a la volonté, s’équiper pour produire et consommer son électricité renouvelable. Cette tendance à l’autoconsommation, déjà largement développée aux Etats-Unis ou en Allemagne commence à peine à émerger en France, mais devrait connaître une forte progression dans les années à venir.

 

En effet, si l’autoconsommation reste pour le moment très minoritaire du fait d’un prix de l’électricité particulièrement faible en France, la politique incitative menée par le gouvernement en la matière, encourage désormais fortement son développement pour les bâtiments industriels, tertiaires ou agricoles. Lors du dernier appel d’offres du gouvernement par exemple, plus de 72 entreprises ont été sélectionnées pour consommer l’énergie qu’elles produisent ou la valoriser auprès d’un tiers, et bénéficieront d’une prime à un prix pondéré de 40,88 €/MWh. « Depuis dix ans, le prix des panneaux photovoltaïques a été divisé par dix, ce qui rend accessible et rentable ce type d’initiative », explique à l’AFP Christian Missirian, directeur régional d’EDF Commerce en Auvergne-Rhône-Alpes.

 

 

 

Un an après la commercialisation d’une première offre destinée aux particuliers, le groupe EDF enregistre d’ailleurs de nombreuses demandes d’installation et cela aussi bien chez les consommateurs individuels que chez les professionnels. Tout comme pour les particuliers, les entreprises peuvent désormais adopter un équipement en autoconsommation afin de répondre aux besoins en énergie de l’entreprise, que ce soit dans les bureaux, l’atelier, le local technique, le magasin ou l’usine.

 

 

Une première en France pour l’entreprise AD Majoris

 

Encouragées par la baisse des coûts du solaire et la nouvelle réglementation, qui prévoit une prime à l’investissement pour l’installation d’équipements photovoltaïques et fixe les conditions de rachat de l’électricité non consommée, de nombreuses entreprises ont donc exprimé leur volonté de s’équiper, mais une seule a franchi le pas jusqu’à présent. La société AD Majoris, située dans la commune de Cublize dans le Rhône, prévoit d’installer au second semestre 2018, 2 200 m3 de panneaux sur son toit afin d’autoproduire 10% de sa consommation d’énergie (l’équivalent de la consommation d’électricité d’une ville de 1.500 habitants), pour un investissement estimé entre 400 et 450 000 euros.

 

 

La filiale d’EDF spécialisée dans les énergies renouvelables et le solaire l’a accompagnée dans le dépôt de son dossier à l’appel d’offres de la Commission de Régulation de l’Energie et AD Majoris fut l’un des lauréats de la première session des appels d’offres en autoconsommation. « Beaucoup de sociétés se manifestent et les dossiers s’accumulent par dizaines », ajoute Christian Missirian, précisant que « la grande distribution et l’agroalimentaire sont les secteurs les plus demandeurs pour faire fonctionner les frigos ».

 

 

 

AD Majoris est spécialisée pour sa part dans la transformation des matières plastiques, mais entend bien réaliser tout de même d’importantes économies d’énergie. Cette entreprise, qui emploie 36 salariés pour un chiffre d’affaires annuel de 12 à 13 millions d’euros, table ici sur une économie annuelle d’environ 15% de sa facture énergétique. « 10% d’autoconsommation pour une première, c’est déjà bien car on reste assujetti à la surface disponible et à l’ensoleillement de la zone », ajoute M. Missirian.

 

 

Un investissement bon pour l’image

 

Outre les économies réalisées, la mise en place d’une telle installation participe évidemment à améliorer l’image de l’entreprise en concrétisant son engagement pour le climat et le respect de l’environnement. « On travaille dans une entreprise à image polluante, avec beaucoup de déchets plastiques, et on doit casser cela », souligne Nathalie Constant. « C’est une culture qui vient de notre passage dans un grand groupe international finlandais (jusqu’en 2002), pour qui c’est primordial », ajoute-t-elle.

source : https://lenergeek.com/2017/07/20/ad-majoris-entreprise-francaise-autoconsommation-energie/