Pyrénées-Orientales : la première centrale viti-voltaïque au monde inaugurée à Tresserre

La centrale agri-voltaïque de Tresserre a été inaugurée Jeudi 8 novembre 2018 dans les Pyrénées-Orientales.

Il s’agit selon l’opérateur à l’origine du projet, la société Sun’R, du «  premier démonstrateur agri-voltaïque au monde, avec des panneaux pilotés ».

Des panneaux solaires installés sur des trackers à 4,5 mètres de hauteur couvrent 4,5 hectare de vigne du Domaine de la Nidolères, le domaine familial de Pierre Escudier.

Les panneaux photovoltaïque couvrent 30 % de la surface de vigne. Ils peuvent s’effacer en pivotant pour offrir la lumière nécessaire à la vigne grâce à un logiciel réalisé après des recherches sur le bénéfice de l’ombrage pour les plants.

Le système permet de répondre aux besoins physiologiques des plants de manière optimale grâce à un logiciel réalisé d'après des recherches sur le bénéfice de l'ombrage pour les plants et des capteurs mesurant l'ensoleillement ou l'hydrométrie du sol. Grâce à l'ensoleillement, la centrale va rapporter 5 000 euros par hectare de valeur ajoutée à l'agriculteur", soit près d'"un euro par litre de vin". Mais aussi l'ombre fournie aux plants permettra "d'économiser 20 à 30% d'eau selon les cultures". Un chiffre qui pourrait encore augmenter, compte tenu du réchauffement climatique.

Des capteurs installés sur le site permettent de mesurer l’ensoleillement, d’autres l’hydrométrie du sol. Trois cépages différents ont été plantés sous les panneaux,  grenache blanc, chardonnay et marselan rouge, des plants irrigués.

« Pour ce projet, qui est expérimental, Sun’R a tout pris en charge, confie Antoine Nogier, le fondateur de Sun’R, l’installation de la centrale, la plantation de la vigne en accord avec le viticulteur, le suivi qui durera 10 à 15 ans. Cette expérimentation représente aussi un risque pour l’agriculteur. On va voir comment la vigne réagit. Dès l’année prochaine,on verra l’évolution des plants. Sur le plan qualitatif, pour le vin, il faudra attendre quelques années, 3 ans minimum. La centrale va ramener 5000 € par hectare de valeur ajoutée à l’agriculteur. Cela représente près d’un euro par litre de vin. Il y a un autre motif à ce projet : si on ne les adapte pas les vignobles vont disparaître. Quand on plante de la vigne, c’est pour 30, 35 ans. Le climat dans 20 ans sera radicalement différent d’aujourd’hui. D’ici 2050, 68 % des vignes françaises pourraient avoir disparu selon les scientifiques. 70 % des énergies doivent provenir des ENR en 2050 d’après les préconisations du Giec. Il n’y aura pas assez de surfaces construites pour permettre un développement suffisant du solaire. Il faut utiliser les hectares agricoles qui ont besoin de s’adapter pour installer ce type de centrale. De plus ces centrales qui fournissent de l’ombre aux plants permettent d’économiser 20 à 30 % d’eau selon les cultures ».

Sun’R étudie actuellement 10 à 20 projets agri-voltaïques pour de l’arboriculture à Thuir, du maraîchage et de la vigne sur le pourtour méditerranéens et le bassin rhodanien. « L’investissement sur la centrale de Tresserre s’est élevé à 4 M€, indique Antoine Nogier. Mais le projet global s’élève à 21 M€ de recherche et développement. C’est le plus gros programme en volume d’investissement sur ce secteur. 50 ingénieurs et scientifiques de plusieurs laboratoire travaillent sur ce programme. La priorité est mise sur la plante. Ce type de centrale devrait se développer. On n’en est qu’au début ».

source : https://www.lasemaineduroussillon.com/2018/11/08/pyrenees-orientales-premiere-centrale-agri-voltaique-monde-tresserre/