Depuis septembre, pourtant les hydroliennes ont le vent en poupe. 4 premières hydroliennes ont été raccordées au réseau.
La dernière en date l’a été ce mardi 10 novembre pour alimenter la CCI de Bayonne. Il s'agit de l’hydrolienne Urabaila (l’eau qui danse en basque) de
Bertin Technologies, une filiale du groupe CNIM. Elle est composée de deux turbines à axe de rotation vertical d'une hauteur de 3 mètres chacune, fixées sous une
barge flottante. Plongée dans les eaux de l’Adour, elle a une puissance de 18 kW.
Le premier
raccordement effectif au réseau national était annoncé le jeudi 24 septembre par la société Hydroquest, une société grenobloise créée en 2010. Quelques heures après,
l’hydrolienne fluviale implantée à Orléans alimentait ses premiers foyers en électricité. Baptisée
HydroQuest River, l’hydrolienne est à axe de rotation vertical et repose sous une barge flottante amarrée au fond du fleuve, afin de faciliter la maintenance et les
contrôles. Le modèle installé à Orléans possède une puissance nominale de 40 kW, mais un modèle de 80 kW est également disponible.
A noter que la start-up Ecocinetic revendique elle aussi le premier raccordement au réseau électrique, en juin à Chatellerault. Contre une pile de pont,
la start-up a installé deux modules double de petites hydroliennes de 4 kW.
Puis le lundi 5 novembre, la troisième hydrolienne, Sabella D10 (1,1 MW pour
un courant de 4 m/s), commençait à injecter de l’électricité au réseau de l’île d’Ouessant après plusieurs mois d’immersion à 55 mètres de profondeur. A la différence d’HydroQuest, l’hydrolienne
de la société éponyme est placée en pleine mer, au large de l’île d’Ouessant dans le Finistère. Jusqu’ici, l’énergie produite grâce aux courants était dissipée thermiquement. Sabella D10 devrait satisfaire à environ 15 % du besoin de l’île et permettrait de ce fait une économie de l’ordre de 300.000 litres de fioul sur les 2 millions consommés. Dans le cadre d’une
ferme pilote, Sabella, en partenariat avec Engie, prévoit d’ici 2019 l’immersion de deux autres machines,
D15 (2,5 MW pour un courant de 4 m/s) cette fois, destinées à couvrir plus de 50 % des besoins de l’île.
L’hydrolien, une électricité renouvelable peu sujette aux intermittences
Ces trois premiers raccordements sont représentatifs du dynamisme de l’hydrolien en France, pour lesquel les projets se multiplient, et plus largement du dynamisme des énergies marines. Les
énergies marines regroupent plusieurs réalités : éolien off-shore (énergie des vents), hydrolien (courants), énergie marémotrice (marées), houlomotrice (vagues et houle), osmotiques
(différences de salinité), et encore énergie thermique des mers (différences de température).
Contrairement à l’éolien, on-shore ou off-shore, les hydroliennes ont l’avantage de la prévisibilité, explique le
site consacré aux énergies Connaissance des énergies.org. Les courants marins sont en effet prévisibles à long terme car le courant de marée se retourne régulièrement de façon
sinusoïdale, avec des amplitudes connues variables avec la lune. En outre, les hydroliennes sont beaucoup plus petites que les éoliennes pour une même puissance du fait de la masse volumique de
l’eau, environ 800 fois plus élevée que celle de l’air ceci bien que la vitesse du courant soit 3 à 4 fois plus faible que celle du vent dans les sites sélectionnés. Enfin, les hydroliennes ont
un impact visuel et environnemental plus faible. En revanche, les coûts d’investissement et d’exploitation liés à l’environnement marin sont plus élevés que l’éolien terrestre.