Depuis longtemps, les Néerlandais ont un rapport particulier avec la mer. Après avoir régné les océans pendant des siècles grâce à leurs puissants navires, après avoir dompté les flots pour
construire des villes à la place des eaux, ils lui doivent beaucoup, à la mer, et ils le savent bien !
C’est peut-être pour cela, finalement, qu’ils s’apprêtent à construire les premières routes entièrement construites en plastique recyclé, récupéré dans les océans ! Sans doute une manière de
montrer aux dieux des marées que l’industrialisation
du pays ne fait pas que grignoter de l’espace sur la Mer du Nord, mais qu'elle peut également jouer en la faveur de Poséidon.
Décidément, ils sont très forts, ces Bataves, dans le domaine de l’écologie, puisqu’ils avaient déjà inventé la première « piste cyclable solaire », pour permettre aux gens circulant à vélo de consommer encore moins d’énergie... Et c'est aussi un jeune Néerlandais, âgé de 19 ans à peine,
qui a inventé un système révolutionnaire de dépollution des océans !
Car Rotterdam sera la première ville au monde sur laquelle les voitures cesseront de rouler sur de l’asphalte, pour circuler sur… des résidus de plastique repêché dans les océans.
Et, par chance, il existe justement de vastes « gisements » de plastique dans la nature, des endroits où il s’en trouve à foison… Les Océans, qui sont chaque année pollués par des tonnes et des tonnes de plastique !
Des blocs préfabriqués de plastique recyclé, creux, qui s’emboîtent entre eux à la façon d’un gigantesque Lego : C’est ainsi que le projet PlasticRoad, à l’initiative de la société VolkerWessels, propose de donner une seconde vie aux résidus repêchés dans les océans. Cette idée simple mains non moins révolutionnaire permettra ainsi de dépolluer ainsi les
eaux tout en permettant la construction des routes !
Les voies de circulation ne seront pas fabriquées avec de l’asphalte dérivé d’hydrocarbures, qui
génère de la pollution atmosphérique et entraîne la consommation de ressources pétrolières.
À l’inverse, les résidus de plastique qui s’accumulent dans la mer représentent un véritable problème et un casse-tête environnemental : que faire de tous ces déchets ? Grâce à ce projet de
routes en plastique, plus
besoin de les brûler ni de les enterrer : on pourra au contraire recycler ce plastique en masse,
et mêmecréer
de la valeur avec, ce qui encouragera assurément la dépollution des Océans !
Rouler sur des routes en plastique, l’idée peut nous sembler bizarre, d’autant que les portions de route semblent s’imbriquer comme un circuit de petites voitures ou les rails du train électrique
d’un enfant. Pourtant, le projet est extrêmement sérieux ! Contrairement
à ce qu’on pourrait penser, ces routes seront en fait beaucoup plus résistantes et offriront aux véhicules une meilleure adhérence que l’asphalte.
Oui, car les avantages de ces routes préfabriquées, en blocs emboîtables façon « Minecraft » ne se résument pas simplement au formidable impact écologique résultant de l’idée géniale de se servir
des tonnes de plastiques polluant les océans comme matériau principal de construction. Non, outre
le fait de recycler les déchets, ces routes promettent plein d’avantages au quotidien par rapport aux routes « classiques », ce qui en fait une innovation proprement révolutionnaire
!
« La matière plastique offre de très nombreux avantages en comparaison des matériaux utilisés jusqu’à présent pour la construction, signale avec enthousiasme Rolf
Mars, l’un des porte-parole de VolkerWessels, au quotidien britannique The Guardian. Ces
avantages se trouvent aussi bien dans la facilité de construction de nouvelles routes, que dans leur usage au quotidien, et que dans leur maintenance ! »
En effet, la
chaussée pourrait être installée dans des délais bien
plus rapides que le bitume traditionnel, et pour cause : les portions de route viendraient déjà préfabriquées. Il n’y aurait qu’à emboiter
les pièces les unes dans les autres, à la manière d’un jeu de construction grandeur nature, et bien sûr, pas besoin d’attendre que le goudron soit sec ! Les créateurs de la PlasticRoad ont
calculé qu’une construction qui nécessiterait d’ordinaire plusieurs mois de travaux verrait la durée du chantier réduite à seulementquelques
semaines avec ce système.
Pour ce qui est de l’usage au quotidien, la chaussée, même si elle est réalisée « en creux », sera globalementplus
résistante et plus solide. Elle pourra également supporter des écarts de températures plus extrêmes, allant de -40°C à +80°C,
et bien sûr, sans se craqueler ni fondre sous l’effet du froid ou de la chaleur. Comme il s’agit d’un matériau poreux, il n’y aura pas de problème d’adhérence, ce qui permet aux véhicules d’être
plus efficaces et de consommer
moins d’essence.
De plus, le plastique étant globalement un matériau plus léger que l’asphalte, cela diminuera
de façon considérable la pression exercée sur les sols. L’espace creux existant à l’intérieur des blocs permettra de relier des câbles, de la tuyauterie, afin d’optimiser
l’espace.
Enfin, l’entretien de ces routes sera beaucoup plus facile. Imaginez : si une portion est abîmée ou défectueuse, il suffit de la déboîter et de la remplacer pour que la route soit aussitôt de
nouveau fonctionnelle ! Là où il fallait auparavant bloquer la route et mettre en place une circulation alternée pour réaliser les travaux, le temps de couler les couches successives
d’asphalte, de les mettre à niveau et de laisser sécher, il suffira d’emboîter le tout et l’affaire est réglée !
Selon Rolf Mars, le projet est désormais en recherche d’investisseurs et de localités susceptibles d’être intéressées par ce type de structure : «
Tout est déjà sur papier, assure-t-il. Notre prochaine étape consiste à construire davantage de prototypes et à effectuer de nombreux tests dans toutes sortes de conditions, afin d’offrir des
conditions de sécurité irréprochables aux utilisateurs. »
La ville de Rotterdam a été la première à faire part de son grand intérêt pour ce projet de routes révolutionnaires en plastique 100% recyclé. Pour la mairie de cette ville Néerlandaise, ces
routes représentent les chemins du futur pour que l’Humanité utilise les nouvelles technologies afin de préserver l’environnement.
Imaginez cette idée, appliquée à de nombreuses grandes villes, et combinée au projet génial du jeune Néerlandais Boyan Slat qui propose de récupérer le plastique des océans grâce à de gigantesques filets flottants… Les océans pourraient être
nettoyés en l’espace de quelques années, tout en facilitant les transports !
Voici une vidéo qui permet de se représenter plus concrètement le projet (en Anglais)