Queue de lézard. Dans la nature, certains animaux sont capables de faire repousser un de leurs membres lorsqu’il a été sectionné. C’est notamment le cas des lézards, des étoiles de mers, de certains poissons et de certains amphibiens. Chez l’homme, la tâche est plus ardue.
Les cellules souches du fœtus ont le pouvoir de se muer en n’importe quelle autre cellule pour fabriquer un os, un muscle ou encore un neurone. Hélas, elles perdent cette capacité à la naissance. Résultat, notre organisme n’a pas le matériel nécessaire pour reconstituer une partie de notre corps.
Mais en 2010, une équipe de chercheurs de l’université américaine de Tufts, composée des docteurs en biologie Susan Braunhut et Daniel Hechavarria, a mis au point une manche bionique capable de recréer un environnement favorable à la régénération des tissus. Appelée BioDome, cette technologie permet au corps de se recréer un membre amputé.
Coup de main pour ton bras. En pratique, il s’agit d’un manchon, fabriqué en silicone, caoutchouc et soie, qui vient se placer autour du bras.
L’idée est de stimuler grâce à un courant électrique basse tension les molécules des nerfs, des os, des tendons et des muscles afin qu’elles puissent croître et permettre la régénération.
Pour que le courant passe bien dans la zone concernée, il faut s’assurer que la plaie soit humide en permanence et ne soit pas en contact avec l’air pour éviter toute infection. La manche reproduit alors les conditions du liquide amniotique dans lequel baigne le fœtus ; les molécules chargées électriquement vont pouvoir fonctionner comme des lignes de code pour reprogrammer les cellules.
Le gant pas assorti au pull. Seul inconvénient de cette biotechnologie encore au stade expérimental, la croissance d’un membre se fait au rythme naturel.
Il faut donc compter une dizaine d’années pour reconstituer entièrement un bras. Et celui-ci aura dix ans de moins que vous…
Même si le processus est long, les docteurs Braunhut et Echevarria détiennent donc une technologie 100% naturelle qui pourrait supplanter à l’avenir les prothèses artificielles robotisées et éviter leur remplacement tous les 10 ans.