Trois nouvelles éoliennes de ville de petite taille : l'éolienne à voilure tournante, UNEOLE et URBOLIENNE (3 vidéos)

ADVTECH : Des Bordelais créent une éolienne révolutionnaire pour la ville (2015)

La start-up Advtech a mis au point une éolienne à "voilure tournante", qui pourrait faire décoller le marché du petit éolien. L’innovation est si porteuse qu’Engie vient d’acheter une machine

Jusque-là, aucun industriel sérieux n’a réussi à installer d’éoliennes en pleine ville. Il serait accusé de "défigurer" le paysage. Mais, l’acceptabilité sociale n’est pas le seul problème. La rentabilité pourrait ne pas être au rendez-vous, faute de vent suffisant. Passionné par la mécanique et les questions environnementales, Arnaud Curutchet, professeur à l’Institut polytechnique de Bordeaux, a décidé de relever ce défi en créant une société, Advtech, en 2012, avec quatre autres chercheurs et ingénieurs. 

De l’électricité même avec un vent faible

Après trois ans de recherches et d’expérimentations, ils ont réussi à mettre au point une éolienne révolutionnaire, à "voilure tournante", qui s’inspire du principe du rotor épicycloïdal, un système innovant de propulsion des hélices de bateaux inventé dans les années 90. Leur éolienne permet de moduler l’inclinaison des pales, en fonction du vent et donc de produire de l’électricité en permanence. Un procédé breveté. "Son rendement est de 40%, ce qui la situe parmi les meilleures de sa catégorie", met en avant Arnaud Curutchet, président de la société. Sa puissance est de 3 kW. 

Une éolienne, qui s’intègre au paysage urbain

Autre intérêt, cette éolienne ne mesure que deux mètres de diamètre et ses pales font 5 mètres. Ce qui permet de l’adapter facilement en milieu urbain. Par exemple, en haut d’un château d’eau, d’immeubles, sur le toit de parkings… D’autant plus, "qu’elle est silencieuse par rapport aux modèles de turbines traditionnelles, plus respectueuse de la faune, et ne génère pas de perturbations électromagnétiques", argue-t-il.   

Elle a séduit Engie

Ce prototype a été lauréat en 2014 de l’appel à projets d’Engie (ex GDF-Suez) sur l’intégration des énergies renouvelables dans la ville. Engie vient d’ailleurs d’acheter à Advtech sa première machine, pour l’installer en mars 2016 sur son site "Smart Grid Experience" à Toulouse.

Il n’empêche, le plus dur reste encore à faire pour cette start-up bordelaise : convaincre un industriel d’investir dans sa technologie pour accéder rapidement au marché. La première étape sera de lever des fonds l’année prochaine, au moins 500 000 euros. Deux à trois recrutements sont envisagés dès 2016 si la levée de fonds est réussie. C’est désormais l’heure de vérité pour Advtech.

source : http://www.sudouest.fr/2015/10/28/des-bordelais-creent-une-eolienne-revolutionnaire-pour-la-ville-2167554-705.php

Avec Unéole, l'éolien prend son envol en ville (2017)

Des petites éoliennes à taille humaine sur le toit des bâtiments? C'est le pari de la start-up lilloise Unéole.

 

A coup sûr, les anti-éoliens vont crier au scandale: après avoir "défiguré" les campagnes, ces moulins à vent des temps modernes débarquent en ville. Un discours qui laisse de glace Quentin Dubrulle, le fondateur d'Unéole. Grâce à lui, une nouvelle génération d'éoliennes est en train de déployer ses ailes à la citadelle d'Arras (Pas-de-Calais).  

Unéole

La start-up vient de mettre au point une "machine" urbaine, design et silencieuse. De taille modeste -3 mètres de hauteur sur 2 de largeur-, elle se pose facilement sur les toits plats des bâtiments. Quant à son axe de rotation, il est vertical pour mieux capter les vents tourbillonnants en ville. Petit plus: la conception made in France et les matériaux écolos. Les pales sont en composite à base de fibre de lin, une plante endémique des Flandres, la structure en aluminium recyclé vient de Dunkerque. 95 % des fournisseurs se situent dans les Hauts-de-France. 

A 39 ans, Quentin Dubrulle n'a rien de l'ingénieur pur et dur. Lui, son truc, c'est le marketing. Sa passion pour les énergies renouvelables, il la découvre en 2006, en Polynésie française, au sein d'une société spécialisée dans l'autonomie énergétique des îles du Pacifique. De retour en Métropole, il peaufine son projet à l'incubateur des Mines de Douai pendant deux ans, avant de fonder Unéole, en 2014.  

"Construire l'éolienne de ville la moins chère du monde"

Dans la foulée, il intègre Le village by CA, la pépinière de start-up du Crédit agricole, à Lille, et recrute huit personnes pour construire la première version de l'éolienne. Les vents lui sont favorables et l'entreprise, labellisée French Tech par Bpifrance, collectionne vite les trophées. 

 

Grâce à la vente de six prototypes auprès de partenaires, parmi lesquels Eiffage Génie civil, Unéole a dégagé un chiffre d'affaires de 100000 euros en deux ans et finalise une levée de fonds de 500000 euros. Car la phase industrielle constitue la prochaine étape de Quentin Dubrulle.  

D'ici à 2019, il projette de "construire l'éolienne de ville la moins chère du monde, capable de produire 1500 kWh par an, soit la moitié des besoins d'une maison basse consommation." Un produit dont le prix de vente ne devrait pas excéder 5000 euros. 

Portée par un marché en pleine croissance -à partir de 2020, 100000 bâtiments à énergie positive seront construits en France- et la mode de l'autoconsommation d'énergie, Unéole ne cache pas son ambition de s'implanter aussi dans les pays émergents. Sans rien lâcher de son credo: l'empreinte carbone de son éolienne sera intégralement compensée par des plantations dans des zones de biodiversité. Un souffle d'air pour la planète. 

Unéole, pépite du renouvelable

Poids: 150 kilos.  

Marché: bâtiments à énergie positive. 

Potentiel de production d'électricité: entre 1000 et 1500 kWh/an.

source : https://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/avec-uneole-l-eolien-prend-son-envol-en-ville_1947756.html

 

Urbolienne, une nouvelle éolienne open source en ville (2015)

L’Urbolienne, première micro-éolienne urbaine open source, pourrait bientôt changer la donne en matière d’énergies renouvelables domestiques.

Après les champs d’éoliennes offshore et les hélices sur les crêtes, place aux toitures des immeubles ! L’éolien urbain pourrait enfin gagner des points dans la course aux énergies renouvelables domestiques. L’Urbolienne,  prototype de micro-éolienne développé par le bureau d’études français Aeroseed, génère de l’énergie sur des sites où le vent est irrégulier et change souvent de direction, ce qui est le cas en ville. Une innovation qui change la donne. A la différence du solaire qui colonise les maisons particulières depuis longtemps, l’éolien domestique est souvent boudé en raison de son coût élevé, de son manque de rentabilité et de l’irrégularité de sa production d’énergie lors de vents aléatoires, systématiques en zone urbaine.

« Notre motivation est d’apporter de l’énergie au plus proche des lieux de consommation », dit Théophile Bresson, ingénieur d’Aeroseed, un petit bureau d’étude industriel implanté près de Metz en Lorraine. Il imaginé cet aérogénérateur vertical dont le mécanisme oriente automatiquement les pales lors de leur rotation autour d’un mât. Du coup, l’effort du vent sur la voilure étant toujours productif, son rendement est aussi bon que celui d’une éolienne classique fonctionnant avec un vent régulier dans un espace dégagé. Le tout au format miniature avec son 1,5m d’envergure, la puissance délivrée atteignant 500W pour une vitesse de vent de 10m/s (soit une bonne brise de force 5 sur l’échelle de Beaufort), « de quoi alimenter un système autonome d’éclairage urbain ».

Le projet a séduit: l’Urbolienne a récolté 8 216 € sur Ulule en juin 2014 (sur 6 000 € demandés). Et la première phase de prototypage de la partie aérodynamique entamée il y a plus de trois ans a ainsi été finalisée. Petit plus : les dons ont également servi au développement de Windview, une appli «éolienne» lancée le 2 janvier 2015 à 5,99€ sur IOS, « condensé du savoir-faire qu’on vendait assez cher auparavant » qui permet d’évaluer les gisements éoliens et sera à terme reliée à l’Urbolienne.

Le coup de main des communautés de libristes

« Nous avons pu terminer le prototype grâce à la campagne de financement participatif, mais surtout grâce aux contributions des communautés de libristes sur Nancy et Epinal qui nous ont aidés pour le design de l’électronique et des automatismes », explique Théophile Bresson. C’est bien là l’autre atout du prototype développé sous licence libre : « Tout le monde aura le droit de fabriquer son éolienne, d’en vendre, d’en installer, d’en intégrer dans d’autres systèmes. Nous ne voulons pas qu’il y ait un monopole sur cette technologie ni des brevets qui empêchent sa diffusion. » Tandis que les dessins et modèles 3D sont disponibles sous licences TAPR Open Hardware, un site Internet avec les plans de la partie mécanique et notice de montage a été créé pour que les contributeurs échangent leurs trucs et astuces.

Un industriel de la région s’est montré intéressé par le projet. Pendant 6 mois, le prototype sera installé sur le site d’un partenaire où les données collectées seront analysées pour validation définitive avant la phase de production et de commercialisation. « Nous avons à cœur d’industrialiser cette éolienne qui pourrait bien changer notre rapport à l’énergie, » dit l’ingénieur.

Question d’actualité puisque le projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte à l’examen du Parlement le 13 janvier mise entre autres sur le développement des sources renouvelables pour réduire la facture stratosphérique de la consommation d’énergie en France, s’élevant à 70 milliards d’euros.

source : http://www.makery.info/2015/01/19/urbolienne-une-nouvelle-eolienne-open-source-en-ville/