Inspirée de l'Aérotrain, un projet français des années 1960, une entreprise basée à Paris et Orléans veut faire revivre le train sur coussin d’air : SpaceTrain, c’est son nom, pourrait voyager à une vitesse de 540 km/h. De quoi concurrencer l’Hyperloop d'Elon Musk ?
Une première maquette est en cours de construction, et un premier prototype à taille réelle devrait quant à lui être prêt pour un premier essai en 2020. L’objectif : transporter des passagers à une vitesse moyenne de 540 km/h.
À l’origine, les déboires d’un vieux projet
En 1966 a lieu le premier essai. L’amélioration de sa technologie lui permet rapidement de battre le record du monde de vitesse sur rail en 1974 : 430,2 km/h. Mais au même moment, un autre mode de transport se développe : le TGV. Et lui peut utiliser le réseau ferroviaire déjà existant. L’Aérotrain est supplanté et tombe dans l’oubli.
Son potentiel a pourtant intéressé Emeuric Gleizes, le fondateur de SpaceTrain, qui a décidé de lui donner une seconde vie : "Avec notre société Jacques Vaucanson, nous travaillions déjà dans l'ingénierie aéronautique et robotique. En discutant du projet d'Hyperloop, et parce que nous avions connaissance de l'ancien Aérotrain, il nous est venu l'idée du Spacetrain."
Selon lui, l’avantage de s’inspirer de ce vieux projet, c’est que "l'Aérotrain, cela a déjà fonctionné. Jean Bertin a réussi à faire marcher son appareil et à transporter des personnes. Donc c'est concret. Aujourd'hui, la technologie de l'aérotrain et du Spacetrain est moins coûteuse que l'Hyperloop et 2,5 fois moins cher que ce que propose le TGV", assure l’entrepreneur.
L’entreprise souhaite donc faire revivre ce projet qui serait selon eux plus compétitif et plus réaliste aujourd’hui.
En revanche, comme son ancêtre, le train circulera en extérieur, et non dans un tube comme l'Hyperloop, comme la première version du projet SpaceTrain l’avait imaginé, pour des raisons de coût.
L’entreprise est encore en phase d’estimation du financement total du projet : selon leurs études, le coût de construction au kilomètre est estimé entre 6 et 8 millions d’euros, "alors que le TGV est à 25 millions du km, renchérit Emeuric Gleizes. On va affiner au fur et à mesure. Cela dépendra aussi de la région, du dénivelé, du passage sur lequel on va faire ce genre de ligne."
Alors que des petites lignes de train ferment en France, le projet prévoit plutôt pour l’instant de relier des métropoles entre elles, même si
d’après Emeuric Gleizes, travailler sur de plus petites lignes ne poserait pas plus de problèmes : "On prévoit de relier des métropoles comme Le Havre-Paris, ou Paris-Orléans... Mais
nous avons aussi rencontré la Région Hauts de France, qui a pour problématique des petites lignes à faible vitesse : et nous sommes capables de répondre à ce genre de
projet."
L'entreprise envisage de s’installer près de Saran, dans le but de réutiliser l’ancienne ligne d’essai de l'Aérotrain qui y est toujours installée
mais qui devra être réhabilitée. Douze ingénieurs travaillent aujourd’hui sur le SpaceTrain, qui devrait selon les prédictions de l’entreprise être mis sur le marché en 2025, à peu près au même
moment que l’Hyperloop.
Voici l'aérotrain !