The Kidney Project, l’invention d’un rein artificiel (bioréacteur) qui pourrait révolutionner l’avenir des greffes

Une équipe de scientifiques de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF), aux États-Unis, ont créé un appareil qui reproduit les fonctions clé du rein.

Celui-ci a été testé avec succès chez des porcs.

Rien qu’aux États-Unis, plus d’un demi-million de personnes ont besoin de dialyse plusieurs fois tous les sept jours. Malheureusement, chaque année, seuls environ 25 000 individus bénéficient d’un greffe du rein. Et cela sans compter les coûts exorbitants de telles opérations. Compte tenu de cette réalité, le bioingénieur Shuvo Roy et ses collègues de l’UCSF ont mis au point un rein bioartificiel qui imite les fonctions clés du rein. En effet appelé bioréacteur, l’appareil est composé de cellules rénales humaines.

Une membrane en silicium pour protéger les cellules rénales

Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Nature le 29 août dernier. Le projet, baptisé The Kidney Project, a également vu la participation de William H. Fissell du fournisseur médical Vanderbilt University Medical Center. Le bioréacteur a été conçu pour fonctionner en toute discrétion à la façon d’un stimulateur cardiaque. Pour évaluer son efficacité, les chercheurs l’ont testé sur des porcs. Il s’avère que le rein bioartificiel a rempli son rôle avec succès. Par ailleurs, pour prévenir toute attaque par le système immunitaire de l’organisme receveur, les chercheurs ont enveloppé les cellules rénales dans des membranes en silicium. Cela a éliminé le besoin d’utiliser des médicaments immunosuppresseurs pour s’assurer que l’organisme ne rejette pas le rein étranger. « Nous devions prouver qu’un bioréacteur fonctionnel ne nécessiterait pas de médicaments immunosuppresseurs, et nous l’avons fait », ont expliqué les chercheurs.

Le bioréacteur a été conçu pour se connecter directement aux vaisseaux sanguins et aux veines, permettant ainsi le passage des nutriments et de l’oxygène, un peu comme le ferait un rein transplanté. Les membranes de silicium protègent les cellules rénales à l’intérieur du bioréacteur des attaques des cellules immunitaires du receveur. Crédit photo : University of California, San Francisco

Vers des tests plus poussés

L’expérience sur les porcs a duré sept jours et s’est soldée par des résultats largement prometteurs. Le bioréacteur a pu remplir des fonctions vitales « comme équilibrer les fluides du corps et libérer des hormones pour réguler la pression artérielle ».  Conformément aux exigences de la FDA (Food and Drug Administration), la prochaine étape consistera à tester l’appareil pendant un mois sur des animaux. En cas de succès, les chercheurs pourraient envisager des essais chez l’Homme. Il faut savoir que le rein bioartificiel a été conçu pour être directement relié aux vaisseaux sanguins.

D’autres options à l’étude

Justement, l’équipe travaille actuellement à l’amélioration du dispositif pour préparer cette prochaine étape.  Par ailleurs, Roy et ses collègues envisagent aussi d’autres options pour sauver la vie des patients souffrant d’insuffisance rénale. « Le rein bioartificiel rendra le traitement des maladies rénales plus efficace et également beaucoup plus tolérable et confortable », explique Shuvo Roy, professeur en bioingénierie. Parmi les solutions qu’ils étudient, le groupe s’intéresse à la transplantation d’organes d’animaux à l’homme.

Plus d’infos : ucsf.edu

Source : https://www.neozone.org/innovation/the-kidney-project-linvention-dun-rein-artificiel-bioreacteur-qui-pourrait-revolutionner-lavenir-des-greffes/